J’ai pris intensément conscience d’une Réalité, l’Un,
Une compacte Totalité où tout existe éternellement,
Immortel, individuel, identique, un avec tout en essence, partie de l’Un.

Il n’y a pas de distance, il n’y a pas de mort,
Pas de perte de séparation ni de barrière.
Chacun est Cela qui est l’Acteur éternel, l’Être conscient en tout,
Pas affecté par le jeu, jamais diminué, à jamais pur,
Toujours entier et intégral, en mouvement,
Une lila, un jeu sans fin de découverte de Soi,
De sa propre manifestation dans des rôles infinis.
C’est le Permanent, la demeure de la Vérité, la Réalité divine
Au delà des attaques du temps, de la division et de la souffrance.

Même le temps et l’espace prennent une signification complètement différente.
A travers chaque point dans l’espace on émerge dans l’Infinité,
Le point lui même est infini
L’Infinité entière est aussi un point.
Le passé s’étire dans un immense mouvement rétrograde
Et émerge dans le future.
De même que le future se courbe dans le passé
Par un mouvement incommensurable dans le temps.
Le présent est la scène d’action éternelle immobile
D’une Conscience vaste, infinie, éternelle.

Chaque point dans l’espace ou le temps
Se penche vers lui même à travers des infinitudes
Qui n’est rien d’autre que la totalité d’une Existence compacte
Entière, indivisible, inconcevable,
Rassemblée dans un sens d’intimité avec tout
Vivant à jamais plus près que la plus grande proximité,
Inhérente, spontanée, unifiée, non distinguable d’elle même,
Ni de l’observateur, ni de l’objet de la perception
Formant une seule entité et mouvement.

C’est une graine et pourtant un arbre,
L’océan et pourtant une goutte d’eau,
Le rayon et pourtant le soleil entier,
Une seule Félicité aux millions de nuances
Inaccessible par les mots et pourtant une Existence lumineuse
Vibrante, vivante d’une joie et d’un mystère sans fond.

Cela, Cela seul est la Réalité.
Le mensonge, l’obscurité, l’ignorance et la souffrance
Sont des rayons mystiques lumineux aux couleurs magiques
Donnant une beauté qui ravit l’âme au Joueur éternel
l’Enfant, la Prêtresse, la Danseuse de la danse de félicité

A Toi, O mystérieuse Présence, notre cœur de gratitude

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Niranjan Guhaq Roy