Lorsqu’on arrive au yoga du corps, on constate que la transformation spirituelle aussi avancée soit elle est tristement incomplète. L’être psychique aussi développé soit il est véritablement englouti dans l’inconscience d’un corps qui est le produit d’une évolution extrêmement longue, ininterrompue, purement biologique, physique. Les revêtements mentaux, vitaux, même physique subtils pourraient être imprégnés de la Force spirituelle, les milliards de cellules gardent quand même en elles tous les mouvements de la vie depuis le début, depuis la première manifestation de la vie dans la matière inorganique. Le corps fonctionne d’une manière automatique, spontanée avec une précision étonnante. Même si la conscience est illuminée on trouve dans les cellules les mêmes réactions spontanées, incontrôlables qu’on constate chez les animaux. Par une longue observation des animaux, je suis arrivé à la conclusion que, purement sur le plan physique cellulaire, il n’y a presque pas de différence entre un animal et l’homme. Par le yoga on peut imposer un contrôle sur la réaction encore aléatoire mais le contrôle n’est pas la transformation. En somme nos appétits, nos souffrances, nos luttes, nos violences sont toujours présentes dans les cellules. On découvre les mêmes réactions chez les insectes, les bactéries, les virus etc. Alors tant que les cellules de notre corps ne sont pas transformées nous ne sommes pas réellement libres de toute réaction animale.
Il y a un autre aspect du travail, si le corps est partiellement transformé et la mort intervient pour une raison ou une autre, tout est à recommencer dans une nouvelle vie peut être avec un pouvoir accru. Une fois que le papillon (l’être psychique) serait bien formé il pourrait laisser tomber le vieux revêtement. Mais dans combien de vie ! Il y a encore beaucoup de temps, pas d’impatience

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article et photographie
Niranjan Guha Roy 2000