Effet de la Force supramentale

Une conscience de grande beauté, de grande félicité, de grande puissance veut se manifester dans ce vase d’argile si fragile, si opaque qu’est le corps humain. C’est comme si l’océan voulait se déverser dans un vase étroit.
La conscience humaine mentale se perd dans l’immensité du temps et de l’espace et ne peut sortir de l’univers matériel à trois dimensions. L’homme peut compter les galaxies et les étoiles mais ne peut pas concevoir l’unité indivisible de l’univers manifesté. Il n’a pas grande connaissance des mondes subtils, des états de conscience supérieurs, spirituels et divins.
Pourtant chacun porte en lui-même au tréfonds de lui, l’être psychique l’immortel représentant du Suprême. Par la pratique du yoga intégral de Sri Aurobindo on peut devenir conscient du divin dans l’être psychique. C’est l’être psychique dans l’homme qui seul peut entrer en contact directe avec cette conscience supramentale de béatitude divine. Toute aspiration haute, noble, spirituelle vient de l’être psychique intérieur mais celui ci est presque englouti par la masse inconsciente de notre être physique extérieur. L’être psychique par sa nature même est entièrement soumis au Divin, à la Mère Divine transcendante dans un état de confiance lumineuse, joyeuse. En réponse à l’appel de l’être psychique, la Mère Divine commence à descendre dans l’être psychique du sadhaka avec Sa Force, Sa Lumière, Sa Paix , Sa Félicité.
Mais l’argile de notre corps n’est pas assez solide pour recevoir l’influx de la Force divine et pourtant sans la descente de cette Force l’argile ne pourrait être transformée. Alors la Force Divine ajuste son flot selon la réceptivité de l’adhara. Elle libère l’être psychique peu à peu de l’emprise écrasante de l’être physique extérieur. Mais le processus de la transformation de l’argile de notre être physique est très lent car une pression trop forte pourrait abîmer le corps irrémédiablement. C’est pour cette raison qu’il faut établir une égalité, une paix parfaite, inébranlable dans l’être entier. Alors seulement la Grande Divinité pourrait descendre dans l’adhara et peu à peu le rendre de plus en plus solide, transparent, le transformer progressivement.

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Niranjan Guha Roy 2000