Migration

Une invisible migration a déjà commencé.

Attirés par le majestueux Cygne d’or qui vole dans la pale lueur de la lune
Des bandes de canards, d’oies et de cygnes abandonnent la terre
Les lacs familiers, les marais et les étangs et s’envolent avec une folle clameur
Pour rejoindre la Reine qui les attend très haut dans le ciel.
Elle est le ravissant Cygne d’or qu’ils ont attendu si longtemps
Elle va les emmener au Royaume du bonheur là où les flèches mortelles,
Les prédateurs rusés et les chasseurs cruels n’ont pas accès.
Loin, loin, très loin de ce monde, violent, intolérant, maladif
Où on vit dans la peur de son voisin le plus intime,
Où tuer une biche, égorger un animal, tirer sur une colombe,
Poignarder un vieil ami, faire du mal à ses proches
Sont juste la manière d’être habituelle du carnivore qui est encore en nous.
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Mon âme a entendu l’appel de la Reine des Cygnes
Qui nous demandent de nous rassembler.
Bien au dessus des jungles, elle plane et nous attend, nous attend tous.
Tôt le matin alors que le ciel est encore sombre, le signal est donné.
Conduit par la reine des Cygnes
La grande formation d’ailes vole dans le soleil levant.
Après avoir traversé des longs siècles de déserts et d’espaces glacés,
Des montagnes, des forets, des villes énormes chargées de fumée
Des sociétés stagnantes et décadentes
Ils découvrent enfin une terre enchantée d’harmonie céleste.
Ils aperçoivent alors avec surprise une frange d’or sur le bout de leurs ailes.

Une terre d’émeraude et saphir, irradiant de son feu intérieur
Où une musique d’orgue s’élève des Cathédrales de cristal
Accueille la Noble Reine suivie par la légion d’ailes aux franges d’or