Que devons-nous faire ? C’est le problème qui me tracassait depuis toujours.
Finalement la réponse est venue par la grâce de la Mère Divine; Elle m’a donné les yeux qui voient. Auparavant j’étais aveugle, andha entouré de l’obscurité, andhakar, les ténèbres qui ne me permettaient pas de voir la réalité suprême, le Brahman, le Divin.

  Maintenant je vois le Brahman éternel, infini, partout, en tous les êtres et toutes choses,  dans le vide, le néant, en trois temps, le passé, le présent et l’avenir.
Il n’y a que Cela, un Être infini, unique, innombrable. Quelle que soit la forme ou l’apparence extérieure,  c’est toujours le même Divin merveilleux
, irrésistible.                                                                                                               

Il n’y a plus d’étrangers pour moi, chacun est une expression séduisante de mon Bien-aimé.Je ne connais plus la solitude, l’isolement non plus. Tout ce qui traverse mon esprit, toutes les images, les histoires passées, oubliées,  des millions de visages qui passent en un éclair le champ de ma vision intérieure ou extérieure, des myriades d’étoiles qui remplissent le ciel m’enchantent. Je ne sais où tourner mes yeux : le même Sourire énigmatique me ravit.                                   

Je n’ai plus de travail et je ne cherche plus rien car ce spectacle fascinant jour et nuit me rend ivre. Aucun souci, pas de devoir, pas de programme, aucun plan, Le seul projet :  Le Divin, mon Amour, mon Étoile, mon Souverain, mon Ami de toujours,  mon Âme, ma Mère souriante, ma Compagne, mon Maître.  Il est tout cela à la fois et infiniment plus.

Pourquoi tant de souffrance, de lutte, de pleurs ! Un léger vent de grâce écarte le voile et tout devient incroyable, beau, merveilleux, mystère insondable, splendeur, extase, un bonheur trop fort pour notre pauvre faible corps. La mort, la séparation, la perte, la disparition n’ont pas de place dans cette réalité inexprimable. On baigne dans un océan d’amour, de félicité, apaisé dans l étreinte vaste, chaude de la Mère.

Il y a encore des nuages qui couvrent avec leur voile diaphane le visage inoubliable de Celle qui est notre Source, notre Origine, notre raison d’être. Elle est la Réalité unique éternelle infinie.

                                                                                 

N.Guha Roy 2000