Un grand merci, Seigneur, mon cœur se tait en gratitude. Tu as, enfin, délivré mon âme de son envoûtement aveuglant, pénible. Les inconnus, les étrangers, les adversaires, les proches, les miens, les autres, les présents, les absents, les disparus, les vies à venir se fondent dans un océan de rire, de lumière, de mystère..Partout des millions et des millions de fleurs de toutes couleurs, exotiques, des millions et des millions de visages, d’yeux, de bouches, de rêve, C’est une sarabande, une foire perpétuelle, changeante, chatoyante. L’Eternel se multiplie sans mesure, sans contrôle en extase. Le même Inconnaissable maquillé, déguisé, grotesque, ridicule, terrifiant, sanglant, aimant, généreux, cruel, doux, irrésistible.

Un grand merci, Seigneur, mon cœur se tait en gratitude. Quelle délivrance, quel soulagement ! Toi seul innombrable. Je ne peux plus Te perdre, Toi, Toi, partout, chaque regard unique. Toi innombrable, Tu laisses les gravures, les entailles profondes, les souvenirs doux, amers, inoubliables sur mon ardoise, mon carnet de voyage, au tréfonds de mon âme immortelle.

Je me perds dans Ton Infinité, je ne sais plus où je suis. Tu es en moi, je suis en Toi, tout est confus, mon cœur n’est plus à sa place, il est partout; en Toi , hors du temps et de l’espace. Toi, est ce que Tu as un Visage, Toi innombrable éternel, infini !  “Regarde Moi, Je suis celui-là, regarde-Moi, Je suis celle-ci.

“Tu es la seule Réalité, chacun et tous de toute éternité. Quelle délivrance, quel repos, tout est tellement exquis !

 

Niranjan Guha Roy 1987