Il y a un mot sanscrit Dooksham. Il signifie chagrin, souffrance, mécontentement, malheur, tristesse et affliction. C’est un état de total absence de joie ou ananda. Cet état est le lot inévitable de l’homme mental-vital. Tous les guides spirituels ont perçu cette fondamentale et inévitable situation. C’est pourquoi toutes les religions jusqu’à présent ont promis à l’homme un paradis après la mort . Cela n’a pas changé la situation sur terre, peut être cela l’a t’elle rendue plus tolérable.
Il y a un autre mot en sanskrit, Sookham. Cela signifie joie, plaisir, bonheur, bien être et félicité. On dit dans les Upanishads qu’il y a dérrière cette création terrestre une félicité secrète, ananda, qui contient tout. C’est pourquoi les êtres vivent et sont capables de passer par des souffrances et agonies inimaginables parce qu’ils sont soutenus par l’ananda divin. Ainsi au milieu de souffrances générales il y a une constante recherche de la joie et du bonheur. Quand il neige et que les gens ont froid ils courent se réchauffer au moindre rayon du soleil fugitif. Toute la vie est ainsi, harcelée par une souffrance sans répit , l’âme cherche Amritam le divin nectar de la félicité immortelle. Alors on entend une prière, un cri qui surgit du plus profond de l’âme humaine – Mène nous de la mort à l’immortalité.
Les plus anciens mystiques étaient conscients de l’ immortalité de cette existence de félicité et l’appel de l’au delà avait une certaine vérité. Mais le Divin n’a pas créé ce monde et envoyé la souffrance comme une bénédiction dans le but de mener sa création loin de cette terre souffrante et non transformable vers une existence immortelle dans quelque au delà absolu. Sri Aurobindo et la Mère nous disent que nous n’avons pas besoin de quitter la terre pour gouter Amritam autre part. La félicité divine, le nectar de félicité peut descendre des cieux cachés et se déverser dans les fibres même et les cellules de notre corps. La conscience d’immortalité peut être réalisée ici dans un corps humain sur terre. Dooksham peut être totalement effacé par la venue d’Amritam.

Tout d’abord une fois que nous serons inondés par le nectar divin, toute souffrance cessera à jamais dans la conscience puis dans les réactions vitales et finalement dans le corps. C’est pour le moment encore une tentative très difficile d’apporter le nectar immortel dans les cellules, les fibres, la chaire et les os du corps humain.

Le mental, puis le vital, puis le physique subtil et finalement le corps seront transformés et libérés à jamais de l’emprise de la souffrance universelle, Dooksham. C’est la descente d’Anandamayi, la Shakti divine de félicité se déversant progressivement comme une cascade qui transformera la terre souffrante en une image du Brindavan éternel, la demeure de la félicité.

C’est ce que la Mère et Sri Aurobindo sont en train d’accomplir pour la race toute entière. Trois fois bénies sont les âmes qui ont choisi la Mère et Sri Aurobindo comme leur refuge, maitre, guide, ami, Mère et Seigneur, le Souverain.
Om namo bhagavate – Om Douce Mère
Om Sri Aurobindo- Om Janani amritamayi
Om amritamaya purushaha

Il y a seulement une sagesse – remettre toute notre vie entre les mains de la Mère Divine. Je ne connais pas d’autres chemins. Plus je me donne à la Mère et mieux je me sens. Je deviens un joueur utile dans la grande symphonie dirigée par la Mère Divine.

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Niranjan Guha Roy -1991