L'Heure révélatrice
Qu'elle soit bénie l'heure révélatrice,
Moment de solitude purificatrice
Où j'éprouve de Ton Amour l'immensité
Et ne perçois que Ta seule Divinité
***
N.Guha Roy
La Présence Divine
Qui ne Te discerne pas, ne sent pas Ta présence compacte
Dans l'obscurité épaisse du Vide, dans le Néant, dans le Zéro est encore aveugle,
Cherche l'eau au milieu de l'océan.
Quel jeu merveilleux! Le pot cherche le secret du Potier!
Un petit jouet mécanique tente se saisir l'essence sublime de la musique.!
Pourtant le petit jouet n'est pas impertinent,
Ton omnipuissance, en cachette, soutient son élan admirable.
Un jour l'écran épais entre la création et le Créateur disparaîtra
Dans l'union passionnante du Chanteur avec sa voix.
Quand tout devient ardent, brillant, multicolore et chaud,
Alors tout est une conflagration sans borne en dehors de toute contestation:
Une seule vibration : le Divin
Alors toutes les divisions artificielles douloureuses sont brûlées,
Notre conscience myope et arrogante, trop sure d'elle même est guérie.
Alors la Présence Divine indivisible se manifeste en millions de foyers.
Quand elle grandit dans l’âme, il n'y a plus d'ombre, nulle part de ténèbres,
Tout est clair dans un éblouissement. On la voit partout.
On reconnaît en tous ce "Quelque chose" qui ne peut se définir
Mais qui remplit les yeux de larmes,
Qui serre la gorge, qui crée une émeute dans le cœur
Ainsi le monde retrouve sa félicité sereine, sans mélange.
N.Guha Roy
Invocation au Feu Mystique
Un Feu mystique brûle jour et nuit au centre des choses,
Dans l'atome et dans les étoiles, au cœur des hommes qu'ils le sachent ou non.
Le Feu originel, Force de l’Éternel, Conscience créatrice,
Développe ses formes spontanées, ses foyers innombrables et variés
Pour s'offrir un jour un corps radieux, immortel,d'une beauté inconnue.
Chaque grain de sable renferme la divinité majestueuse de demain.
O Feu, Puissance clairvoyante, infaillible dans l'action,
Brûle les écrans qui nous empêchent de voir la Divinité unique
Toujours la même derrière ses formes infinies.
Détruis le mensonge qui déforme, cache et renie le Divin.
Transforme la terre rebelle en une demeure paisible et lumineuse.
O Feu, magicien prodigieux,
Tu es apparu dans la nuit vide qui engloutissait tout l'espace,
Qui a éclaté en million de gerbes fulgurantes et de chaque étincelle fécondes
Naquirent une étoile, une galaxie, un univers sans confins.
Qui pourrait deviner la moindre de tes actions!
Est ce que cet univers immense n'est qu'un œillet
Dans le jardin d'un Rêveur?
Est ce que toute l'éternité n'est que le clin d’œil d'une Divinité,
Une pensée, une fantaisie, un rayon de Lumière du Seigneur?
Un grain d'Amour germe
Et remplit toute l’Éternité de merveilles
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N.Guha Roy
Sri Aurobindo - 15 Août
Une vision intense engendrant la Lumière,
Un regard pesant de tout le poids de l'univers,
Des pas de géant qui martèlent le monde
Creusant sous leur passage abîmes et puits sans fin,
Enjambées gigantesques du Grand Propriétaire,
Tournée royale du Seigneur dans Ses terres,
Inspection vigilante qui fouille
Et redécouvre la faille et le remède.
Un regard profond comme un gouffre éternel,
Possesseur du Secret recelant toute chose,
Tour énorme, rocher puissant,
Deux bras d'airain si doux qui entourent le monde.
Lointain, inaccessible, fait d'un métal si dur inconnu à la terre,
Inébranlable, inexorable Compassion.
Le pan d'un grand manteau englobant l'univers,
Des pas énormes qui décroissent dans l'infini du Temps,
Un vent de majesté soulevé par Sa trace
Comme un poudroiement d'or éblouissant et blanc,
Le son de Ses pas s'enfonce dans l'espace éternel,
Un abîme de notes, un encens reconnu,
Un mystérieux élan, une immense Espérance.
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Om Namo Bhagavate
Om Sri Aurobindo saranam mama
Pranam, pranam, pranam.
Our gratitude , our salutations
Où était l'homme?
Où était l’homme
Quand Dieu fit surgir les soleils du sein du Néant,
Lança les galaxies lumineuses dans les courants sans fin de l’espace
Et conçu le chemin de notre destinée cosmique?
Où était l’homme
Quand les montagnes furent sculptées, les volcans creusés
Les océans remplis d’eau et d’espoir
Pour devenir la nurserie d’une vie remplie merveilles.
Où était l’homme
Quand Dieu joua avec l’idée des formes
Donna à chacune un temps de vie et de joie
Et avec une patience infinie arriva à l’homo sapiens,
En signe de gratitude pour ce long labeur du Divin
L’homme renie son sculpteur et l’appelle un imposteur.
Minuscule étincelle dans le temps, morte avant de naître
Il se sent comme un roi – le diamant de la création
A chaque pas il combat son créateur
Qui le guide vers une incroyable transmutation
Il oppose son ignorance colossale au dessin de Dieu
Et se précipite vers sa propre ruine.
Pourtant le Divin tolère l’arrogance de l’homme.
Cette création éphémère est une ébauche non achevée de l’Un infini,
Une image crue formée des sept métaux et des sept nuances de la félicite
Il est petit et faible dans le corps mais transcendant dans son esprit
L’orgueil de l’homme vient d’une connaissance cachée
Son amour propre a sa source dans le Moi divin
Son aveuglement trouve sa force dans un puits lumineux et profond
Son affirmation de soi est soutenue par le droit inné d’exister.
Il provoque son destin secrètement supporté par une omnipuissance,
Il tue d’autres hommes et ne recule pas devant la mort,
Il jette le travail d’une vie dans un moment de caprice
Soutenu par l’ opulence immortelle de l’Esprit sans corps.
Chaque homme, chaque femme, chaque être humain, faible ou fort
Esclave ou maître, heureux ou malheureux, méchant ou bon
Est pour un instant éphémère une incarnation mystique
Nous ne sommes rien d’autre que notre Père, notre Mère, le Seigneur, l’Un
Surgis O homme, fais tomber les barrières du temps
Élargis toi dans la vastitude de la vision de l’âme
Surgis, casse la chrysalide d’or de l’envoûtement
Tout est miraculeusement le même.
Sois une partie consciente de Lui dans le temps.
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Niranjan Guha Roy 1956
Le Grand Artiste
Il me semble que nous passons presque tout notre temps à nous occuper des choses extérieures de la vie, et le reste du temps, dans les meilleurs cas nous le consacrons à étudier notre nature inférieure et à contrôler, perfectionner notre nature humaine. Peut être qu’avec la présence de la Mahashakti supramentale ici sur terre dans son atmosphère subtile il y a une nouvelle possibilité directe pour mener une vie spirituelle.
L’homme mental vit enfermé dans l’univers matériel comme si dans une prison petite ou large. Quelquefois il a une vague impression des autres mondes au-delà de cet univers matériel. Mais rarement il exerce son imagination. Dans la tradition spirituelle ancienne de l’Inde, l’étude de l’astronomie faisait partie de l’éducation spirituelle. Ce n’est pas un hasard que le monde moderne, presque tout le monde s’intéresse à la Nature. On remonte à l’origine de la vie, on plonge au cœur de l’atome, on s’élance dans l’infini du temps et de l’espace. Le mental de l’homme cherche à percer tous les mystères de notre existence. Partout il constate une organisation merveilleuse, une précision incroyable dans le microcosme aussi bien que dans cet univers matériel immensurable. Il est ravi de découvrir le processus secret de la Nature et l’applique où c’est possible.
Mais rarement ou presque jamais il ne pose la question – Qui est l’auteur, le Magicien de ce miracle de la manifestation immensurable, mirifique qui se déroule devant nos yeux ! Nous vivons entourés des mystères mais nous ne cherchons pas le Magicien, le Grand Artiste incomparable qui dessine sans repos sur l’écran mobile l’histoire du monde. Il y a eu des myriades et des myriades de terres, de soleils, de nébuleuses, d’êtres vivants et il y aurait encore des terres et des manifestations incalculables, des gloires et des splendeurs inimaginables. Où se cache l’Auteur, le Seigneur de l’arène, dans quelle grotte mystique, quel lotus fermé !!
Niranjan Guha Roy
Les raisons des difficultés sur le chemin
Il ne faut jamais avoir peur sur le chemin. Il faut se débarrasser même des bonnes suggestions venues de la sagesse humaine ainsi que de toutes les suggestions collectives de l’humanité et plonger avec courage dans le Divin. De très puissantes forces universelles gouvernent l’humanité par les formes les plus élevées éthiques, morales et religieuses. Elles nous empêchent d’approcher l’Éternel , l’Un qui est tout et au delà de tout. Ces forces aussi sont des formes de l’Éternel, elles existent encore pour mesurer notre force, examiner la sincérité de notre aspiration, pour tester notre mental, vital et corps, pour voir s’ils pourront supporter la descente de la divinité. D’une certaine manière elles préparent et forgent l’épée de Dieu, les cordes d’acier pour sa harpe. Une âme qui est destinée accueilles les difficultés afin d’ augmenter sa force, sagesse et capacité. Celui qui choisit un chemin facile n’ira nulle part et n’arrivera pas à grand chose. Quand l’âme est consciente elle choisit automatiquement des aventures difficiles, dangereuses et qui semblent même impossibles. Il ne faut pas demander un chemin facile pour nous ni pour les autres si nous leur voulons vraiment du bien. Les quelques êtres sélectionnés de par la nature même de la loi intérieure devront passer par le baptême du feu, devront faire face à des épreuves dont ils devront sortir victorieux. S’ils échouent ou plutôt s’ils tombent ils devront se relever encore et encore jusqu’à ce qu’ils puissent passer par les portes où les anges formidables choisissent ceux qui seront capables de contenir le feu mystique, la puissance de la lumière de la conscience divine.” L’âme ne peut pas être gagnée par les faibles” nous dit Sri Aurobindo
La souffrance spécialement la souffrance du corps est le pain quotidien qui sert de fouet pour nous faire progresser. Mais doit il en être toujours ainsi? Avec la venue de la Mère et de Sri Aurobindo sur la terre nous avons un autre aperçu, la vision d’une autre possibilité pour la vie humaine. Il existe maintenant sur terre une joie merveilleuse, puissante, un torrent, une tempête d’ananda divin. L’ expression d’une joie aussi pure et profonde que possible peut réellement soulager voire guérir la souffrance dans le mental, le vital et le corps.Si on peut lui donner une expression dynamique, elle deviendra un stimulant, une énergie intoxicante et divine qui aurait un impacte direct sur le corps et les cellules. La musique en particulier est un des meilleurs moyens pour déverser ces torrents de joie divine et la danse faite avec une attitude de révérence, beauté et aspiration peut aider le corps à contenir l’ananda divin.
Le divin veut que nous soyons toujours victorieux et la victoire sur la maladie et la souffrance est vraiment une victoire du Divin.
Niranjan Guha Roy
L'homme et l'évolution
L'homme vit dans l'illusion d'une existence individuelle et indépendante. Mais en réalité il est seulement une cellule, une particule, un grain de sable dans l'infinité de Dieu. Il vit dans l’illusion d’être le créateur, le responsable, d’être celui qui dirige le destin du monde. Avec les yeux bandés il tourne dans une danse perpétuelle. Fragile créature, son aveuglement l'emprisonne dans des pouvoirs imaginaires. La piqûre d'un moustique met fin à ses ambitions, à ses grands rêves, à sa course folle vers la gloire.
D’où lui vient donc cet orgueil démesuré? Quelque part à l’intérieur de lui, il sait qu'il est l’héritier du paradis. Fils du Roi il porte en lui même la certitude de son droit divin, de son immortalité naturelle.
Le monde est le corps de Dieu. Le Divin se cache dans chaque cellule , chaque particule de cet univers infini. Par étapes Il passe du feu origine à la terre verte. Du poisson il arrive après des millions de mutations vertigineuses à l'homme demi dieu hésitant, incertain. Il cherche, Il s'éveille, Il marche, Il s’arrête et repart encore. Il avance toujours. L'homme n'est pas sa dernière réalisation. Le corps humain est lourd, trop animal, trop opaque, fragile, non réceptif à la Force divine. Dieu suffoque dans le manteau de matière lourde qu'il porte. Il est comme un papillon à moitié formé qui frétille dans sa chrysalide avant d’apparaître dans la en pleine lumière sans masque ni déguisement. La chenille doit mourir pour que le papillon naisse.
Ici et là apparaissent quelques rares boutons de fleurs annonçant le printemps. Très bientôt la Mère-Nature parée de milliers d'étoiles, ivre de bonheur oubliera les longues nuits. La Mère Divine pourra alors remplir son panier de roses immortelles.
Niranjan Guha Roy
La Mère et la terre
Un regard de cristal
Pénètre dans tous les recoins de la terre
C'est la Mère qui nous regarde
Un souffle de roses parfumées
Remplit nos âmes,
C'est la Mère qui nous sourit
Une ondée de perles nacrées
Se déverse sur la terre
C'est la Mère qui nous bénit.
Des fleurs qui s'ouvrent au soleil
Des arbres qui s'élancent vers la lumière
Des regards qui reflètent le ciel,
C'est la terre qui prie,
C'est la terre qui remercie.
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